Cette vingtième création du Théâtre du Radeau, à la fois théâtrale et chorégraphique, déploie une aire de jeu enfantine et grave. L’espace est composé de châssis, de planches, de toiles transparentes pris dans l’oblique des lignes qui les caractérisent et griffonnent un tableau aux traits mouvants. Rien n’est figé ; tout est toujours en cours…
C’est d’ailleurs ce qui fascine dans le travail de François Tanguy : le temps ne passe plus, le temps va. La scène est un lieu de passage d’ombres et de figures qui hantent notre mémoire, et s’offrent comme des réminiscences, parfois comme des allégories affranchies de toute référence. C’est un théâtre abondant, débordant, animé par des compositions complexes qui s’entrechoquent : musique classique et contemporaine, fragments de textes d’auteurs, costumes bigarrés et composites.
Le travail inlassable de la matière, l’espace en perpétuel mouvement, réactivent l’expérience sensorielle. Soubresaut fait tressaillir par sa fugacité fragile. Mais rassurez-vous, rien ne croule jamais, tout ondule.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir