LE VENT - Les Abattoirs, Musee D'art Moderne Et Contemporain

Autour de la question du vent, sur les trois niveaux des Abattoirs et conçue selon un spectre chronologique et culturel très ouvert, cette exposition rassemblera tous les types de médium (peintures, sculptures, photographies, dessins, installations) et fera une place importante au film. La question du vent traverse l’histoire de la météorologie, de la médecine, de l’ingénierie (mécanique des fluides et aéronautique), de la mythologie, des voyages, de la musique, mais aussi des arts plastiques. Comment les artistes, de l’Antiquité à la période contemporaine, se sont-ils appropriés le thème du vent ? L'exposition "Le vent" qui occupera du 1er octobre au 3 janvier 2016 près de 2500 m2 répartis sur les trois niveaux des Abattoirs est conçue selon un spectre chronologique et culturel très ouvert. L'exposition rassemble tous les types de médium (peintures, sculptures, photographies, dessins, installations) et fait une place importante au film. Dès les origines du cinéma, le vent est en effet apparu à la fois comme le signe d’animation extérieure des corps et de la mise en mouvement des surfaces. Il est un symptôme animiste de la représentation du vivant. Il en est l'expression sous les espèces du souffle ou de la respiration qui anime les corps. Avec le vent, le film a donc trouvé une sorte de miroir dans lequel il voyait se réfléchir ses propres pouvoirs : comme le vent, ses images défilent sans permanence ni stabilité. Dans son développement, l'exposition montre, comment, insaisissable et sans visibilité propre, le vent peut être représenté indirectement à travers ses effets, dans le dessin ou la peinture, comme un facteur de déstabilisation des figures et des paysages (voiles et chevelures des nymphes de la Renaissance, arbres couchés sous la tempête dans la peinture classique, études de nuages dans le dessin romantique…) ou encore sous des espèces allégoriques, dans les représentations de Notos ou de Zéphyr par exemple que l’on trouve si souvent sur les bas-relief antiques, ou aux angles des portulans – ces cartes de navigation utilisées jusqu’au XVIIIe siècle. Or, si le vent ne peut être représenté que de manière indirecte ou allégorique, il peut aussi faire l’objet d’une présentation directe : en musique par exemple, ou dans la production artistique contemporaine, où l’on assiste à un infléchissement du traitement iconique du vent vers son traitement indiciel. Le vent n'est plus représenté, il est expérimenté physiquement. Au moyen de ventilateurs d’hélices ou de turbines, nombre d’artistes ont cherché à donner du déplacement impalpable de l’air une expression immédiate et physique. Cette inflexion présente un caractère paradoxal, car la présentation directe du vent produit implicitement un effet de dématérialisation de l’œuvre. L’exposition obéira ainsi à un double développement simultané : de l’image à la présence, et du visible à l’invisible. L'exposition sera accompagnée par un catalogue retraçant son développement et contenant un essai de Philippe-Alain Michaud. Commissariat : Philippe-Alain Michaud, en collaboration avec Olivier Michelon, Directeur de Abattoirs.